Les moyennes et grandes entreprises de géomètres-experts sont mieux armées pour s’équiper de compétences à haut niveau d’expertises juridique et technologique.
La complexification des projets, irrémédiable, s’accompagne d’une autre tendance importante: la demande croissante, de la part des clients, de conseils et d’expertises. «C’est une bonne chose, assure Régis Lambert, membre de la Cpnefp, cela permettra aux entreprises de géomètres-experts de choisir entre l’évolution technologique et l’expertise, à défaut de proposer les deux. Car il y aura de la place demain pour des géomètres-experts reconnus pour le conseil qu’ils apportent à leurs clients.» Ces derniers n’auront pas nécessairement besoin d’être à la pointe technologique sur toutes les évolutions et pourront s’affranchir d’investissements lourds.
Cependant, pour monter en puissance sur ces sujets, le géomètre-expert n’aura pas d’autre choix que de s’entourer de collaborateurs à forte compétence juridique ou à haut niveau d’expertise, la masse de conseils à apporter sur les projets devenant trop conséquente pour qu’il l’absorbe seul. Ces mutations auront donc également un impact sur la taille des entreprises. Aujourd’hui, seules les entreprises de moyenne à grande taille disposent de ces types de profils. Dans la plupart des structures, les salariés sont des techniciens, c’est le géomètre-expert qui apporte l’expertise.
Evolution technologique ou conseil?
Selon Régis Lambert, ce schéma ne sera plus possible demain. S’il rappelle que «c’est un luxe d’avoir le choix entre l’évolution technologique et le conseil», il reconnaît toutefois que les structures qui se positionneront sur les deux volets seront les plus agiles pour faire face aux aléas de demain. Or, un cabinet composé d’un géomètre-expert et de deux ou trois salariés ne pourra pas se présenter à la fois comme un expert de l’aménagement et maîtriser les dernières technologies de pointe. Il y aura ainsi une taille critique d’entreprise pour répondre aux deux aspects.
Les années à venir verront certainement se poursuivre la tendance, déjà à l’oeuvre dans la profession, de la diminution du nombre d’entreprises en contrepartie de leur croissance externe par le biais de rachats ou de fusions afin de mettre en commun leurs compétences.