Edito de Cécile Taffin, présidente de l’UNGE
Les 3 et 4 juillet derniers, la profession de géomètre-expert s’est réunie pour les Assises nationales de la sobriété foncière. Un événement inédit réunissant les acteurs de l’aménagement des territoires et du cadre de vie, motivé par l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) posé par la loi climat et résilience. Cette manifestation a montré combien ces acteurs possèdent des expertises respectives qui, rassemblées, permettent d’ores et déjà d’apporter bon nombre de réponses et propositions.
Pour autant se pose toujours la question de l’acceptabilité de l’objectif. Un sondage présenté lors de ces Assises révèle que si, globalement, nos concitoyens adhèrent au principe du ZAN, ils ne veulent pas voir se réaliser la densification de leur lieu de vie. Par ailleurs, nous sommes actuellement dans une période de crise où la construction de logements a rarement été aussi faible. Les impacts sociétaux d’une telle situation sont énormes (absence de primo-accédants, frein à la mobilité…) et elle n’est sûrement pas étrangère au mécontentement exprimé récemment dans les urnes.
Se pose alors la question du politique. A y regarder de près, le discours de ces dernières années a plutôt fait du verbe «construire» un gros mot, laissant croire que toute nouvelle consommation d’espace était proscrite. Présenter les choses ainsi revient à dévoyer les objectifs de la loi, qui ne sont pas d’opposer mais de concilier les enjeux d’aménagement et les enjeux environnementaux. Toutefois, la seule logique comptable de l’espace ne peut répondre à l’objectif d’un cadre de vie durable. Le refus d’entendre les constats et appels unanimes de l’ensemble des professionnels d’une filière ne permet pas de répondre aux besoins de nos concitoyens. L’absence de vision globale ne permet pas d’espérer susciter leur adhésion.
En ces moments où la représentation nationale vient d’être renouvelée, il y a là un appel à une vraie politique du logement et de l’aménagement, dans toutes ses composantes.